Nous avons déjà pas mal évoqué ces deux îles qui nous plaisent énormément. Nous en dirons encore quelques mots, puisque Alhéna passe sa seconde année dans la marina dite de Lanzarote à Arrecife, tandis que Mindelo a passé près de 3 ans entre 2011 et 2015 à La Graciosa.
Il faut dire que nous ne nous en lassons pas. C’est un très beau bassin de navigation (8 îles), il y a une liaison aérienne directe avec Strasbourg, il fait chaud l’hiver, la marina est bien abritée et, en dehors des allées et venues des paquebots de croisière qui déversent leurs flots de passagers tôt le matin et les reprennent le soir pour les déposer sur l’île voisine, la pression touristique y est moindre qu’à Gran Canaria ou à Tenerife, surtout au printemps lorsque nous sommes de retour de croisière.
C’est peut-être aussi que Lanzarote fut conquise en 1402 par Jean de Béthencourt, un seigneur normand. L’expédition avait pour but la conquête, l’évangélisation et le peuplement, avec des colons normands, des îles Canaries. Les Normands ont été bien reçus par les indigènes de Lanzarote auxquels ils ont promis d’éviter le commerce d’esclaves. Comme souvent, les dissensions entre les conquérants ont eu raison des bonnes intentions et le roi de Castille en a bénéficié.
Pour en savoir plus : c’est ici. Le patronyme Betancort est d’ailleurs très répandu à Lanzarote.
Nous n’étions pas encore allés au Mirador del Rio sur les Riscos de Famara, ces falaises de lave noire abruptes qui culminent à 670 m, bordent le Rio entre les deux îles et dominent l’île de la Graciosa ; pas non plus aux Jameos del Agua, ces grottes souterraines communiquant avec la mer au NE de l’île. C’est chose faite. César Manrique, célèbre peintre et sculpteur multidisciplinaire né et mort à Lanzarote, a aménagé ces deux sites qui sont devenus des hauts lieux du tourisme.
La Graciosa est encore plus tranquille, malgré le ballet des ferrys entre Orzola (au nord de Lanzarote) et la Caleta de Sebo. Au mois de février, le port de plaisance offre pas mal de places, mais il vaut mieux passer par le site https://puertoscanarios.es/ pour réserver son séjour, car on peut toujours s’entendre avec l’officier de port, mais, s’il n’est pas là, les vigiles sont intraitables. Un ponton d’accueil se trouve à l’entrée du port du côté nord.
Les rues sont toujours couvertes de sable, mais on a commencé à bétonner ici et là et ― rançon du succès touristique ― les 4X4 sont devenus plus nombreux. Mieux vaut ne pas chercher à acquérir une petite maison de vacances à la Graciosa ; les prix sont inimaginables ! D’ailleurs, la bourgade de la Caleta de Sebo est littéralement couverte de VV (viviendas vacacionales), des logements de vacances destinés à la location et possédés souvent par des sociétés étrangères aux Canaries, qui rachètent tous les terrains vacants.
Dans cet ancien village de pêcheurs, il n’y a plus guère de pêcheurs. Aujourd’hui, tout est axé sur le bizness touristique et les allées et venues des ferrys rythment la vie de l’île. Il est à craindre que, comme d’autres endroits magnifique de la planète, la Graciosa y perde vite son âme et qu’on y vive plus que pour l’exploitation touristique.
Le port de pêche et de plaisance, construit dans les années 1990-2000 grâce aux subsides de l’Union européenne, est surtout encombré de ferrys, de catamarans de tourisme, de bateaux de promenade et d’embarcations de plaisance (beaucoup moins nombreux toutefois qu’il y a 15 ans du fait de la concurrence de la marina de Lanzarote, qui offre un abri mieux aménagé). Un parc maritime protégé couvrant 70700 ha et plusieurs îlets rocheux alentour, le parc naturel de l’archipel de Chinijo, sert de réserve de biosphère, lieu consacré à la conservation de la biodiversité et au développement durable.