Las Palmas, le plus grand port, la plus grande ville des Canaries (378 000 hbts), la plus cosmopolite est, de par sa position centrale, une étape incontournable. Mais, même lorsqu’on évite la période de l’ARC (voir notre précédent reportage en 2015), il n’est pas facile d’obtenir une place dans la marina ; il faut souvent purger une peine d’une semaine au mouillage. Je dis « purger une peine », car, par vent et houle de SE, le mouillage par 10 ou 12 m de fond au large de la plage de Alcaravaneras est très inconfortable (les places devant la plage sont évidemment squattées durant toute la saison par des indéracinables) ; à l’aller et au retour, nous avons eu droit à ces dépressions qui circulent sur Madère quand l’Europe a confisqué l’anticyclone et envoient du vent du sud assez fort sur les Canaries et une houle qui atteint 1,5 m au mouillage ; donc, vaut mieux être bien accroché.
D’ailleurs, même dans la marina on est secoué par cette houle entrante. Certes, la grande digue a été allongée vers le sud, mais le tronçon supplémentaire est plus utile au déchargement des porte-conteneurs qu’à la protection de la marina.
Autrement, la marina est agréable, le personnel administratif fait de son mieux pour satisfaire les plaisanciers de passage et les tarifs sont très bon marché (environ 17,50 € pour un 42 pds, eau et électricité incluses). On paie toutefois quelques euros pour chaque jour passé à l’ancre. J’ai eu l’impression que la marina accueillait toujours plus de bateaux à moteur et de vedettes appartenant aux nombreux étrangers (beaucoup d’Allemands) émigrés à Las Palmas, ce qui limite la place accordée aux bateaux de passage.
Santa Cruz de Ténérife, c’est nettement plus cher (30 € pour un 42 pds séjournant moins de 15 jours). Normal, c’est une concession de l’état espagnol à une société privée. Le front de mer est magnifique ; il a été complètement remodelé depuis une douzaine d’années, mais la marina ne s’est pas beaucoup transformée et, là aussi, la houle du sud se fait sentir.
Pour des travaux électriques, j’ai eu recours à Kriss (tél. +34 644 38 87 74) ; il a son bateau sur le ponton 2 et il m’a fait un excellent travail. Nordest (Danilo Origgi), calle la Rosa 36, est le shipchandler de référence, qui peut fournir ou commander l’essentiel du matériel nécessaire à un voilier.
Le carénage a été réalisé par le Varaderos Anaga à la Darsena pesquera, quelques milles au nord de Santa Cruz. Bon travail, sauf qu’il vaut mieux acheter son antifouling chez Nordest, car la société sœur d’Anaga « Spinnaker », qui a également une shipchandlery à Santa Cruz, facture l’antifouling à un prix faramineux, le double du prix pratiqué par SVB. On peut aussi, sous certaines conditions, effectuer son carénage soi-même et demeurer à bord.
J’ai aussi demandé par curiosité les tarifs de la grande marina de la Darsena pesquera. Pour un 42 pds et une durée de 9 mois, on atteint la somme exorbitante de 8 000 € !!! Invraisemblable !
Pour ne pas subir les inconvénients du chantier, nous avons loué un petit studio à San Andrés, à un km au nord. C’est une petite bourgade de bord de mer très agréable, coincée entre l’océan et les montaňas de Anaga et pourvue d’une très belle plage, la plage de San Teresitas. Les ruelles qui montent vers les collines aux pentes abruptes alentour offrent un panorama extraordinaire.