Le mouillage de Saint-Anne entre la pointe Dunkerque et la pointe du Marin est immense et assez bien protégé de la houle d’alizé ; beaucoup de bateaux s’y arrêtent ou y fuient l’agitation (relative) du Marin.
Du large, quand on aperçoit les centaines de mâts plantés devant le bourg de Sainte-Anne, on se demande si on va trouver une place où jeter son ancre. En arrivant sur place, on voit que chaque bateau occupe quasiment l’équivalent d’un terrain de football.
La bourgade a un marché aux fruits et aux légumes, dont des produits locaux de qualité, des commerces et des restaurants. La Dunette, avec son ponton à annexes et sa terrasse les pieds dans l’eau, permet de retrouver des mets et des plats qu’on avait un peu oubliés dans les îles moins riches ou conditionnées par les habitudes anglo-saxonnes, par ex. une côte de bœuf sauce au poivre avec un Côte du Rhône qui remplace avantageusement les mauvais vins californiens ou argentins, uniformes et sans saveur.
Pour admirer le point de vue, rien ne vaut une montée au calvaire, devenu « lieu de protection contre les tsunamis », …mais c’est raide !
Le Marin c’est (avec Chaguaramas) la Mecque de la plaisance.
La marina est logée au fond d’une longue enclave maritime, protégée de tous les vents par les collines environnantes et la presqu’île des Boucaniers (le Club Med), où les cayes et les bancs de sable sont nombreux. Des milliers de bateaux s’y trouvent soit sur ponton, soit sur bouée, soit à l’ancre, le plus souvent dans une « mud » collante (la vase) : d’innombrables unités de charter, ces catas massifs qui uniformisent le paysage des Caraïbes, des voiliers encore pimpants qui viennent juste d’arriver de l’autre rive, d’autres dont les skippers ont élu domicile dans la baie et ne naviguent plus qu’en annexe pour aller boire leur ti-ponch, des voiliers de toutes nationalités profitant du site et des prix attractifs de la marina toujours bondée, des bateaux à demi coulés qui s’enfoncent dans la vase chaque jour un peu plus et dont seule la mâture émerge encore…
Le Marin, un ancien village de pêcheurs, n’a aucun cachet particulier ; il vit de et par la plaisance et sa vocation est utilitaire. Il agrège toute une industrie navale : marina en extension permanente, innombrables bouées de mouillage, chantier, artisans, brokers, shipchandlers, marineros, vendeurs d’eau, laveries, supermarchés, restaurants, boutiques en tous genres… Le mouvement s’est progressivement accéléré et tout s’est transformé très vite …trop vite. Il faut vite créer des places de port pour satisfaire les nouvelles demandes dans un lieu considéré comme sûr.
Pour les supermarchés, c’est soit Leader price du côté de Montgérald près de la zone technique (qui met un magnifique ponton à la disposition des plaisanciers), soit Carrefour market à 200 m du premier au centre commercial Annette, et pour les formalités douanières, ça se passe sans difficulté sur un ordinateur à la capitainerie (5 € le document imprimé).
Les cartes téléphoniques data sont chères (concurrence quasi inexistante !) : 19 € 1 Go chez Orange, 15 chez Digicel (contre 30 € les 4 à 6 Go à Grenade ou à St Vincent, par exemple). Digicel, présent dans toutes les Caraïbes, n’a pas réussi à fédérer son réseau ; les cartes Digicel des autres îles ne fonctionnent pas sur digicel.fr (!)
Prévoir des travaux sur un bateau exige ici du temps, beaucoup de temps et de patience ; les artisans, déjà peu disponibles en hiver, sont accaparés par les bateaux cyclonés à St Martin qui en ont réchappé et descendent au Marin pour une remise en forme. Il faut du temps pour les attraper et ils ne se déplacent que pour un travail qui en vaut la peine et rapporte un minimum. Alors, on reporte à plus tard ce qui n’est pas urgent et, pour le reste, on se débrouille soi-même.
Quant au livreur d’eau (06 96 97 90 15), il couvre une immense zone de mouillage jusqu’à l’anse Caritan et il faut aussi être patient ou faire le plein dès qu’on l’aperçoit.
Chers Michele et Patrice,
Et ben, vous n’étiez pas seuls dans cette baie ! C’est impressionnant tous ces voiliers formant une forêt de mâts.
Merci pour cette suite de guide touristique détaillé et les belles photos : ça fait du bien quand on vit depuis de nombreux jours dans la grisaille !
Vous voici maintenant plus au nord, profitez bien du soleil pour vous recharger les batteries.
Bises affectueuses,
Martine