Après l’ancienne capitale de l’état des Minas Gerais, Ouro Preto, difficile d’accès, cap obligé vers la nouvelle, Belo Horizonte. Pas vraiment enthousiastes, mais la route pour atteindre Salvador da Bahia passe par là.
C’est à Belo Horizonte qu’Oscar Niemeyer*, le célèbre architecte urbaniste brésilien décédé à Rio il y a seulement quelques années a fait ses premières armes dans les années 30-40, dans l’esprit de la maxime du drapeau brésilien « Ordem et Progresso », avant de concevoir ex nihilo la future capitale du Brésil Brasilia.
*Notre famille ayant des racines havraises, notons que c’est aussi lui qui a planté place Gambetta les deux tours inégales rondes et blanches de la Maison de la culture, au grand dam des habitants de l’époque habitués aux formes grises et anguleuses.
Le voyage d’Ouro Preto à Belo Horizonte, appelée “Beagá”, BH (prononcez “bay-ah-ga”) par ses habitants, s’est fait finalement en voiture particulière. Certains habitants d’Ouro Preto débauchent les passagers des bus et font office de taxis pour gagner leur vie. Notre chauffeur était d’origine italienne, comme beaucoup de Brésiliens de la région.
Nous étions logés dans l’hypercentre et l’hôtel de 22 étages, terriblement impersonnel et froid avec du marbre partout, nous a aussi peu séduits que la ville, quadrillée de larges avenues et constellée d’immeubles élancés.
Une pluie diluvienne n’a rien arrangé.
Comme dans toutes les très grandes villes brésiliennes, une foule immense se déplace dans tous les sens, ça grouille de monde dans ces rues cosmopolites et animées, c’est très très bruyant, on parle très fort, on crie, on gesticule, on klaxonne, on roule vite, on ignore les piétons, on est submergé de flots de musique dont les décibels vous creusent les oreilles, on est saoulés par l’ambiance trépidante…
Ouf, une église ! São José. Elle est en partie refaite, les couleurs sont réussies, l’intérieur est chaleureux et reposant. Pas d’opulence, mais de belles peintures et une atmosphère de paix. Nous aimons ce lieu et assistons à l’office du dimanche. L’église est pleine, il n’y a plus une seule place, les gens restent debout jusque dans l’entrée. La ferveur religieuse est une caractéristique du Brésil. Les chants sont magnifiques, connus des fidèles et interprétés avec vigueur et entrain sur un accompagnement de guitare. Rien à voir avec nos messes de village désertées, où les mêmes cantiques tristounets sont mis à toutes les sauces. Pourquoi ces hommages à Dieu sont-ils ici si vibrants et si vrais ?
Autre poumon de la ville, un poumon vert cette fois : le parc municipal, où il fait bon se promener (voir photos).
Et puis le nouveau stade de foot ! Il faut savoir que Belo Horizonte est l’une des capitales du Futebal brésilien. On est forcément fan de foot ici et les chauffeurs de taxi nous ont demandé si on savait. Mais ouiiii ! On était au courant du match de qualification Brésil-Argentine pour le Mondial de 2018 à Moscou, où l’équipe de Naymar a enfoncé celle de Messi 3 à 0. Les Brésiliens n’étaient pas rassurés avant le match, car ils sont superstitieux et c’est là qu’ils se sont ramassé la plus belle raclée de leur existence en 2014 (1 à 7 contre l’Allemagne).
Comprendre trois mots de portugais, même pour parler foot, ça fait tout simplement plaisir !
La suite ? Salvador de Bahia >>> 1350 km et 23 heures d’ônibus…