Carriacou et la Petite Martinique sont les seules Grenadines appartenant à la Grenade. Les autres ont été intégrées au territoire de l’île-état de St Vincent situé plus au nord. Les errements d’une décolonisation à la britannique, sous la pression des Américains, et les velléités d’indépendance des nouveaux états caraïbes ont anéanti la « West Indies Federation » ― qui allait d’Antigua jusqu’à Trinidad (3,3 millions d’habitants) ― et créé pléthore de micro-états.
Après la période colombienne, ces deux îles étaient peuplées par des Français.
Tyrrel bay, située à l’ouest de Carriacou, est l’un des mouillages les plus célèbres des Caraïbes. Sa mangrove sur sa côte nord est aussi un trou à cyclone. On y trouve deux chantiers, un soudeur sur trimaran intégré depuis longtemps au paysage, d’excellents restaurants (Lady Turtle, Slipway), des fruiteries…
Pour d’autres besoins, Hillsborough, le chef-lieu de l’île, se trouve à proximité : quelques EC$ pour un trajet en minibus, 30 EC$ en taxi.
Un cadre magnifique et une population attachante qu’on a du mal à quitter.
Aux Caraïbes, le temps qu’il fait est très éloigné du froid qui sévit sur l’Europe. Mais la notion du temps qui passe y est aussi très différente, nous le remarquons chaque jour.
« The lady’s cleaning », nous dit le policier lorsque nous sommes allés remplir nos obligations en quittant le territoire grenadien. Nous ne voyions pas trop le rapport avec nos affaires, jusqu’à ce que nous aperçûmes la femme chargée de l’entretien du minuscule bureau. La file des plaisanciers désirant quitter l’état de Grenade s’allongeait et « the lady was still cleaning », enfin disons qu’elle se mouvait avec une infinie lenteur et manipulait son balai et sa pelle avec des gestes onctueux et un tel calme qu’on avait l’impression de voir un film composés de longs plans séquences. Burn out proscrit !
Quant à la douanière, qui complétait comme il se doit le travail du policier, elle tapait sur son ordinateur avec de faux ongles longs de plusieurs centimètres, richement décorés, qui parvenaient à peine à atteindre la bonne touche. Heureusement, son travail consistait essentiellement à encaisser l’argent et à tamponner les récépissés.
Le policier, lui, était un jeune homme sérieux. Il nous fallait remplir le même document en partant qu’en arrivant. La paperasse est une constante aux Caraïbes ! A priori un travail répétitif pas trop compliqué. Mais, comme son collègue de Prickly bay qui nous avait reçus avait laissé passer des détails insignifiants, il prit le temps de corriger tout cela dans le document de sortie. Brutalement l’ordinateur s’éteignit ; j’avais touché la pelote de fils qui débordait du bureau. Cela devait arriver plusieurs fois par jour. Nous avons recommencé comme si ne rien n’était…
Le temps après lequel nous courrons toute notre vie semble ici inconsistant, inexistant.
Bonjour papy et Michèle !
Les photos sont magnifiques et votre description des personnages de l’île m’a fait sourire. Vous avez l’air de trouver détente, beauté et chaleur là où vous êtes, profitez-en bien 🙂 (en France on caille…).
J’ai hâte de voyager avec vous,
Gros bisous