Pour entreprendre un long voyage, il faut nettoyer la coque et la recouvrir d’une peinture antifouling, c’est-à-dire une peinture qui interdira pour un temps aux anatifes et autres bestiaux marins de s’accrocher et de ralentir l’allure du bateau. La case chantier est donc une nécessité et, pendant les six jours où nous sommes restés au sec, ça a été vraiment le chantier !
Cela aurait pu être plus court, mais les Espagnols ont encore plus de jours de fête que les Français et il a fallu jongler avec un samedi chômé, un dimanche et la fête de l’Immaculée conception précédée d’un lundi ponté. Durant ce temps, impossible d’utiliser les WC de bord, bien entendu, et même les lavabos, dont les rejets auraient coulé sur la primaire gris clair qui sert de support aux couches d’antifouling. Alors ce fut un retour au camping à l’ancienne.
Nous en avons profité pour nous baigner dans des rouleaux musclés déferlant sur une plage de sable noir qui tombe à pic dans l’océan (sportif !), faire une excursion dans la zone volcanique de l’île et à Santa Cruz de La Palma, sur la côte orientale, la plus belle ville des Canaries, dit-on. Ne pas confondre avec Santa Cruz de Tenerife, encore moins avec Las Palmas ; les conquistadores espagnols (Tazacorte fut conquis dans le sang en 1492, année préludant à d’autres massacres !) manquaient cruellement d’imagination : les palmiers, c’est ce qu’il voyaient ; la Croix, c’est ce qu’ils venaient imposer aux malheureux Guanches, indigènes canariens dont beaucoup furent traités en esclaves ― la preuve que le terrorisme religieux, qui fait aujourd’hui de nombreuses victimes, a été enduré à d’autres époques par d’autres populations au nom d’une autre religion.
Le temps est doux, ensoleillé, un vent inexistant ou irrégulier, à l’opposé des conditions habituelles (l’alizé souffle normalement à 20 nds du nord-est), et le peu de vent qu’on nous promet viendra du sud ou du sud-est, tout ça à cause du fameux anticyclone des Açores en train de remonter vers les côtes franco-espagnoles (et pas perdu pour tout le monde !). Nous attendrons donc un peu pour traverser vers El Hierro, la dernière île de notre périple canarien.
Ensuite, la destination envisagée est Dakar, 790 MN d’une traite (x 1,852 pour obtenir des km), environ une semaine de navigation cap au sud en longeant le banc d’Arguin de triste mémoire, qui s’étend à une centaine de kilomètres de la côte mauritanienne. La Méduse, frégate royale, partie de Rochefort en 1816, s’y est disloquée.
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_M%C3%A9duse
En effet, l’itinéraire prévu initialement (premier sujet de ce blog) nous faisait courir trop de milles au près et le Sénégal a assoupli ses conditions d’immigration.
Y serons-nous avant Noël ? Là est la question…
PS : Oublié de mentionner notre nouvelle gazinière achetée à Las Palmas. L’autre, vieille de 33 ans, n’aurait pas résisté longtemps aux multiples plats indiens ou sud-américains concoctés par nos équipiers.
Site de Nathalia et Vincent pour Gran Canaria : ici.
Chers Patrice et Michele,
Grand merci pour tous ces récits de séjours successifs sur ces belles îles et aussi pour les photos, merci beaucoup également à Nathalia et Vincent qui vous complètent très bien.
J’ai admiré la cuisinière flambant neuve : je saurais peut-être l’allumer celle-là !!
J’ai noté la douceur des températures et l’absence de vent (ce qui n’est pas étonnant aux Canaries) ; ça l’est ici et c’est pourtant la réalité depuis quelques jours : chouette, il n’y a pas de neige à pelleter !
A bientôt et gros bisous,
Martine
Rigolo, je vous trouve sur le forum STW au sujet de la période pour les Acores…
J’ai sorti Sothis jeudi avec le travel lift qui était encore chaud de votre remise à l’eau.
Il va dormir sagement jusqu’à fin avril puis les Acores et enfin en juillet retour en Belgique.
Belles navigations !