Les Anses d’Arlet (qui ont donné son nom à la bourgade) sont situées à la pointe NW de la Martinique, entre le le fameux rocher du Diamant au sud et le cap Salomon au nord, à moins de 3 MN de la grande baie de Fort de France.
La Queen (Victoria ?) a fait de ce rocher de 176 m aux pentes abruptes l’un de ses vaisseaux (« Her Majesty’s Ship »), parce que, à l’époque des luttes pour la conquête de ces îles, les Anglais avaient réussi à y accrocher quelques canons avec lesquels ils canardaient gaillardement les vaisseaux français qui voulaient gagner Fort de France. Selon la petite histoire, quelques barils de rhum discrètement échoués au pied de la falaise auraient eu raison de leur ténacité.
Les Anses d’Arlet sont des découpes dans une zone côtière protégée du vent par des mornes (des collines) de 3 à 500 m.
La Petite Anse d’Arlet, où se trouve le village reconnaissable à son clocher pointu, est houleuse ; l’anse n’est pas suffisamment marquée et la houle pénètre. Mieux vaut ancrer dans l’anse Chaudiere plus au sud. L’estacade oblige à une escalade pas vraiment simple quand on l’aborde en annexe, mais elle n’a certainement pas été conçue pour les plaisanciers.
Dans la Grande Anse, le mouillage se fait sur bouée. Inconvénient : c’est un lieu de week-end apprécié des habitants de la capitale et des voiliers de passage, et les bouées se libèrent à un rythme assez lent.
En levant l’ancre dans la Petite Anse, nous avons remonté toute une pelote de fil de fer à casier et constaté que le fil avait été inséré à travers les chaînons en plusieurs endroits et crocheté pour éviter qu’il ne sorte de lui-même. Des pêcheurs imbéciles, que nous avions vu rôder dans la zone de mouillage deux jours auparavant, mécontents sans doute de notre présence ici (nous étions une quinzaine de bateaux à l’ancre, faute de bouées), alors que rien ne l’interdit et qu’il n’y avait aucun casier à crustacés sous ou devant le bateau…
Procédé stupide et dangereux ! Au lieu d’envoyer leur plongeur trafiquer notre chaîne, ils auraient mieux fait de venir nous dire que nous les gênions ; nous aurions immédiatement quitté la place.
Il leur faudra expliquer aux tenanciers des paillotes de plage et aux propriétaires des restaurants pourquoi leurs terrasses sont vides le soir. Précisément, ces paillotes ont beaucoup souffert des vagues de submersion après le passage de Maria, elles se remettent à fonctionner et méritent autant d’exister que les pêcheurs de langoustes !