La côte espagnole va d’abord du nord au sud, puis, dans sa plus grande partie, du nord-est vers le sud-ouest ; à partir du cap Gata, elle prend la direction de l’ouest et est pratiquement parallèle à la côte africaine ; les deux mâchoires côtières enserrent la mer d’Alboran, une mer pas toujours facile, car c’est elle qui reçoit les coups de boutoir de l’Atlantique (vent, houle, courants).
Lorsque le temps n’est pas au beau, il convient de se méfier du cap Gata. Au fur et à mesure que nous en approchions, le vent a cru en intensité et la mer s’est creusée. Poursuivre notre route vers l’ouest nous faisait hésiter, car nous avions déjà parcouru 80 MN, le soir tombait et nous ne savions pas où trouver un abri. Alors nous nous sommes abrités derrière le cap en pensant repartir le lendemain. Un pis aller ! Si la houle était supportable, les vents, qui venaient d’un peu partout, ont fait tourner le bateau dans tous les sens et sont montés jusqu’à 40 nds. Le mieux aurait été d’entrer plus profondément dans la baie d’Almeria et d’ancrer quelques MN plus loin.
Autrement, le béton de la Costa Brava et de la Costa Blanca a laissé place au plastique…
L’Andalousie, qui commence 40 MN au nord du cap Gata et se termine au rio Guadiana (frontière portugaise), occupe toute la façade maritime de l’Espagne méridionale. C’est une immense mer de plastique qui ondule d’une colline à l’autre et lui permet d’être le plus gros producteur et exportateur de fruits et légumes d’Europe depuis longtemps, sans trop sacrifier à l’écologie. Ces bâches ne durent guère plus de 3 ans et doivent être recyclées ; mais on s’en préoccupe que depuis peu de temps et le vent et l’incurie en précipitent une partie à la mer.
Port Motril (la partie portuaire de Motril) n’a rien d’exceptionnel : c’est un port commercial et de pêche qui abrite les ferrys venant du Maroc (Al Hoceïma, Nador et Tanger) et de l’enclave espagnole de Mellila. Il y a aussi 2 marinas : les bateaux étrangers à la région sont amarrés dans la marina de Motril, dirigée par Roberto ; Sanae et une équipe fort sympathique savent accueillir les plaisanciers, font le maximum pour les aider, les marineros s’occupent des bateaux quand un coup de vent est annoncé et on y pratique des tarifs amicaux. On est très loin de la logique purement mercantiliste et financière des grandes marinas de Catalogne, du Valençois et de Murcie. Ici, on trouve des gens qui sont contents de vous voir et désireux de vous satisfaire.
Pour des raisons de sécurité, le port est entièrement clos et il vaut mieux connaître les horaires d’ouverture des barrières ou la porte d’entrée des pêcheurs. À côté du bâtiment de la marina, il y a un restaurant « Capitaine Morgan » où l’on mange très convenablement et où l’on peut suivre la coupe du monde de foot. À proximité, on trouve aussi un supermarché moderne et même 2 shipchandlers à qui il ne faut pas demander l’impossible.
La ville de Motril (environ 60 000 hbts), la gare routière et plusieurs centres commerciaux se trouvent à quelques km à l’intérieur des terres. La marina prête des vélos pour y accéder par piste cyclable. On peut aussi prendre un taxi pour 10 €.
Au-delà de Motril, c’est la Sierra Nevada, qui culmine à 3479 m.