Océanis 423 : Alhéna, notre dernier voilier


L’heure est venue de vous présenter Alhéna (ex-Alhena one, immatriculé à Malaga 7-MA-2-65-09), notre nouveau coursier des mers. Première prise de contact le 15 juin 2021 à Alicante avec le bateau et son propriétaire, Adolfo, un madrilène d’origine alicantaise.

Mindelo devait être le dernier et nous l’avons vendu à regret à Pointe-à-Pitre, en laissant tout à bord, comme si un point final était posé. Après ces 18 mois passés sous le signe de la Covid, les milliers d’heures que nous avons vécues à bord de nos bateaux nous sont revenues et nous nous sommes dit qu’un voilier nous rendrait tout de même la vie plus agréable et les voyages plus faciles.

Le temps nous le dira…

Alhéna, son nouveau nom à quelque chose près, est un Oceanis 423 des chantiers Bénéteau (le plus grand constructeur mondial de bateaux de plaisance) construit environ 600 en exemplaires (chiffre qui n’apparaît nulle part). Les connaisseurs disent qu’avec le 411 construit en 1200 exemplaires auquel il a succédé en 2004, c’est le meilleur voilier jamais construit par le chantier Bénéteau.

Aussi ne court-il pas les petites annonces et, quand on est loin de la côte et que la Covid complique singulièrement les déplacements, il n’est pas simple d’en trouver un qui reste longtemps disponible. Je suppose que la pandémie a entraîné vers la mer beaucoup de néo-plaisanciers, qui sont venus grossir le nombre de ceux qui voulaient changer de bateau. Alicante était toutefois suffisamment loin du sol français pour mettre Alhéna à l’abri des convoitises bretonnes ou même provençales.

C’est un très beau bateau ; il a été bien soigné et a plutôt bien vieilli – j’allais dire : pour un Bénéteau… par comparaison aux Wauquiez construits pour durer. En fait, cette construction de façon industrielle, à la configuration conventionnelle (1 cabine de proue, 2 à la poupe) m’a très agréablement surpris : lignes harmonieuses, cockpit spacieux, mobilier de qualité, coffres et rangements impressionnants, nombreux ouvrants… et le premier et le seul visité a été le bon.

Caractéristiques : longueur de coque 12,64 m (Mindelo 13,03 m ; longueur hors-tout 13,09 m (Mindelo > 14 m ; largeur 3,90 m (Mindelo 4,16 m) ; tirant d’eau 2,10 m (Mindelo 1,80 m) ; poids lège 9 t (Mindelo 13 t) ; gréement de sloop avec génois sur enrouleur et grand-voile enroulée dans le mât (Mindelo gréement de ketch, 2 mâts, avec génois sur enrouleur, trinquette, grand-voile full batten et voile d’artimon) ; cockpit arrière (Mindelo cockpit central) ; moteur 54 CV (Mindelo 60 CV).

Tout cela indique que le bateau naviguera plus vite, mais qu’il faudra réduire la voilure plus tôt. Difficile d’en dire davantage, étant donné que nous n’avons pu faire qu’une mini-croisière de 20 MN à demi au moteur vers Tabarca, un îlot au sud d’Alicante.

Mindelo, malgré ses immenses qualités, était un voilier conçu dans les années 70 (quoique datant de 1982) et à peine modifié par la suite ; Alhéna est un voilier des années 2000 (en réalité 2004) qui a bénéficié du succès et de l’excellente expérience de l’Oceanis 411 (1997-2004) et qui a été soumis aux nombreuses normes qui ont assailli la navigation de plaisance depuis 20 ans.

Alhéna a quelques gros manques : il a été équipé pour faire de petites croisières en Méditerranée (en fait, il a commencé son existence à Malaga, l’a poursuivie à Valence et est venu récemment à Alicante avec, pour aire de navigation saisonnière, Les Baléares, situées tout près. Pour aller plus loin, il va falloir ajouter pas mal de matériel et donc pas mal d’euros : il faut remplacer les haubans, les passe-coques et les vannes, changer l’hélice, faire l’acquisition d’une nouvelle ligne de mouillage, ancre comprise, ajouter une annexe et son moteur, adapter le matériel de sécurité, accroître la production énergétique en installant des panneaux solaires qui font cruellement défaut, remplacer l’électronique vieillissante… Bref, de quoi s’occuper de nouveau.

Pour les premiers travaux, il restera à Alicante, et puis nous descendrons probablement plus au sud : Gibraltar, Portugal, Maroc, Madère, Canaries…, quand les travaux et la Covid le permettront.

Voilà, comme tout le monde, nous connaîtrons déceptions et mauvaises surprises (ceux qui achètent des bateaux neufs n’en manquent pas non plus), mais, pour le moment, c’est plutôt l’enthousiasme, même pour Michèle, qui sort de l’hôpital et a pourtant déjà le jet d’eau, le balai-brosse, les produits x et y en main.

Dernier point : Alhéna sera immatriculé au Havre, mon port de naissance : LH-G32928.

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