Avant de devenir le propriétaire d’un de ces bateaux, j’ai loué deux fois un Conati 31 (en 1983 et en 1988) pour pouvoir le tester en haute mer et apprécier ses qualités marines.
En 1989, nous avons acheté Élise (ex-Zen et futur Nani love — drôle de nom !) à La Grande-Motte et l’avons emmené dès 1991 à la halte de plaisance de PORT-La-Nouvelle (où nous avions une maison) et il y est resté jusqu’en 2002. Le propriétaire suivant l’a déplacé par la suite à Port-Barcarès et l’a revendu peu de temps après pour acheter plus grand ; Élise s’y est donc trouvé durant quelques mois en même temps que Mindelo.
Depuis 2003, plus de nouvelles.
Le CONATI 31 a été lancé par un chantier français (installé jadis dans l’Hérault), qui fabriquait quatre modèles de voilier (Conati 22, 26, 31 et 37) et qui a disparu — comme beaucoup d’autres — dans la tourmente des années 80, car il était trop petit pour affronter la concurrence. L’architecte du bateau, Gérard DANSON, établi à LA GRANDE-MOTTE (et décédé en 2005 à l’âge de 57 ans), a conçu depuis une ligne de multicoques rapides dont on parle beaucoup, les Outremer.
C’est un voilier spacieux et confortable (pour un 31 pieds conçu à la fin des années 70), et c’est l’un des tout premiers de sa catégorie à fournir une cabine arrière digne de ce nom (rien à voir avec un DUFOUR 31, un RUSH ou un FIRST 30) et une table à cartes imposante. Le carré peut être séparé des deux cabines et du cabinet de toilette par des portes coulissantes ou repliables. Quant aux coffres et équipés, ils sont nombreux. J’ai donné au bateau une autonomie non négligeable en carburant (70 + 20 litres), qui lui permet de naviguer au moteur 70 à 75 heures, et surtout une autonomie en eau douce (330 litres), grâce à laquelle nous pouvons tenir sans difficulté 15 à 20 jours. L’économie est importante (en Espagne, une place de port pour la nuit coûte parfois 40 €) et la vie au mouillage dans une petite crique — agrémentée de douches pour tout le monde ― offre un plaisir incomparable.
Élise était plutôt bien équipé, tant en accastillage (choisi d’excellente qualité à l’origine) qu’en électronique (beaucoup d’éléments changés). Cf. inventaire d’époque.
Le moteur a été changé en 1992, ainsi que le réservoir, une partie des canalisations, le tube étambot et l’arbre d’hélice. Le nouveau Nanni de 15 CV, c’était tout de même autre chose que le vieux Coach de 14 CV refroidi par eau de mer !
Les voiles : génois sur enrouleur, spi et tourmentin. L’ancien génois pouvait être utilisé sur l’étai largable par vent arrière et il rendait encore bien des services.
Les finitions intérieures sont sans doute le point faible du chantier. Nous avons dû refaire les vaigrages du carré et des deux cabines.